L’amoureux fou connaît trois degrés : Initial – Médian – Final – Ibn Al-Qayyim


L’amoureux fou connaît trois degrés :

Initial – Médian – Final

Ibn Al-Qayyim

 

 

L’amoureux fou connaît trois degrés : initial, médian, final.

Au degré initial, il doit repousser cet amour fou de toutes ses forces si le fait de parvenir à l’être aimé est impossible pour une raison mondaine et légale.
S’il n’y parvient pas, ou si son cœur veut absolument voyager vers son bien-aimé – et c’est là le degré médian et finalil doit le cacher, ne pas le montrer, et ne pas chanter la beauté de l’être qu’il aime devant les gens, associant ainsi le polythéisme et l’injustice.Cette injustice compte parmi les plus grandes formes qui soient, et elle est peut-être plus néfaste à l’être aimé et sa famille que l’injustice causé à ses biens, car en dévoilant son amour pour lui, on expose l’être aimé à la critique des gens qui considéreront cela comme une vérité ou un mensonge. À ce sujet, la plupart des gens croient [à la réalité d’une idylle] à la moindre ambiguïté, et si on dit : « Untel a fait ceci à untel ou une telle. » une personne démente, et neuf cent quatre-vingt-dix-neuf le croient !

Les récits des fous d’amour qui se dévoilent aux gens à ce sujet sont crus avec certitude, et si une victime les informe faussement concernant autrui, les gens la croient d’une résolution qui n’accepte aucune contradiction ; et si tous deux sont réunis en un même lieu, ils croient avec résolution que c’est là une promesse qu’ils se sont faites. Leur résolution à ce sujet sur ce qui n’est que supposition, imagination, ambiguïté, et récit mensonger, est semblable à leur résolution face à un évènement tangible. C’est ainsi que les gens ont faussement accusé la plus pure des femmes, la bien-aimée du Messager d’Allah ﷺ, l’innocentée d’au-delà des sept cieux, en raison d’un évènement ambiguë qui fut que Safwân Ibn Al-Mucattil la ramena seul, après les troupes. Ont provoqué leur perte [par cet évènement, ceux qu’Allah a voulu], et si Allah سبحانه و تعالى ne s’était pas chargé de l’innocenter, de la défendre et de démentir celui qui la calomniait, il en aurait été autrement.

En somme, le fait de dévoiler l’amour qu’on éprouve pour celui avec lequel tout lien est interdit est une injustice, un tort, et une transgression envers lui et sa famille, car on l’expose à ce que nombre de gens croient en leurs suppositions à son sujet. Et si on cherche l’aide d’un tiers qui aille le lui rapporter, par désir ou par crainte, l’injustice se propage, et cet intermédiaire devient un homme sans honneur et injuste. Si le Prophète ﷺ a maudit l’intermédiaire entre celui qui soudoie et celui qui est soudoyé, alors que dire de l’homme sans honneur qui est l’intermédiaire entre l’amoureux fou et l’être dont il est épris, en ce lien illicite ; l’amoureux fou et cet homme sans honneur s’entraidant dans l’injustice à l’encontre de l’être chéri et de ceux desquels l’injustice causée à leur personne, leurs biens ou leur honneur dépend la réalisation du but ?

Bien souvent, la réalisation du but est liée au meurtre d’une personne dont la vie en empêche la réalisation. De combien de victimes a-t-on versé le sang pour cette raison, qu’il s’agisse d’époux, maîtres ou proches ? Combien de femmes ont-elles été trompées contre leur époux, et combien de servantes et servants contre leur maître ? Le Messager d’Allah ﷺ a maudit celui qui agit ainsi, il s’en est innocenté*, et cela compte parmi les plus grands péchés majeurs.
* Allusion est faite au hadith : « Celui qui trompe un esclave contre ses propriétaires n’est pas des nôtres, celui qui corrompt une femme contre son mari n’est pas des nôtres. »
As-Sahîhah – 324.

Si le Prophète ﷺ a interdit de demander en mariage une femme déjà demandée par son frère, ou d’enchérir faussement sur l’enchère de son frère, alors que dire de celui qui tente de séparer un homme de son épouse et de sa servante, afin de pouvoir parvenir à elles ?

Ceux qui sont fous amoureux des belles apparences, et les hommes sans honneur qui les aident ne considèrent pas cela comme un péché. Si cet amoureux fou cherche à parvenir à celle qu’il aime, et la partager avec l’époux et le maître, c’est là un péché et une injustice envers autrui qui n’est pas moindre que le péché de la fornication, même s’il ne parvient pas jusque-là.

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Extrait tiré du livre :

Péchés et Guérison

Écrit Par Ibn Al Qayyim

Pages 293/294 – Édition Tawbah

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Note 4,8/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 14 avis)

 

Retranscription autorisée par l’édition Tawbah.

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