Le croyant sincère envers Allah – Ibn Al-Qayyim


Le croyant sincère envers Allah

Ibn Al-Qayyim

 

 

Le croyant sincère envers Allah compte parmi ceux qui vivent la meilleure des existences, ceux dont l’esprit jouit du plus de bienfaits, dont la poitrine est la plus épanouie, et dont le cœur est le plus heureux. C’est là un paradis en cette vie, avant le Paradis de l’au-delà.

Le Prophète ﷺ a dit :

Lorsque vous passez devant des jardins du Paradis, délectez-vous en. – Que sont les jardins du Paradis ? – Les assemblées de mention d’Allah.
As-Sahîhah – 2562.

Il dit également :

L’espace entre ma maison et ma chaire est un des jardins du Paradis.
Al-Bukhârî – 1137 et Muslim – 1390.

Il dit encore, lorsqu’on l’interrogea sur le fait qu’il jeûne plusieurs jours consécutifs sans rompre :

Je ne suis pas semblable à vous, je demeure auprès de mon Seigneur qui me nourrit et m’abreuve.
Al-Bukhârî – 1863 et Muslim – 1105.

Il mentionna donc que la nourriture qu’il trouvait auprès de son Seigneur tenait lieu de nourriture et boisson tangibles, et que ce qu’il obtenait lui était spécifique, sans que personne ne le partage avec lui. S’il s’abstient de nourriture et de boisson, il trouve une compensation qui remplace, tient lieu de cela, et l’en dispense.

Ainsi il a été dit :

Elle possède des souvenirs de toi qui la détournent
De la boisson, et la distraient de la subsistance
Ton visage lui procure une lumière par laquelle elle s’éclaire
Et tes paroles la poursuivent
Si elle se plaint de la fatigue du voyage, je lui promets
La joie de la rencontre, ainsi elle vit sur cette promesse

Plus l’existence d’une chose est utile et nécessaire au serviteur, plus la souffrance de sa perte est intense, et plus son absence est utile, plus la souffrance causée par sa présence est intense. Rien n’est plus utile à l’homme que de se tourner vers Allah, de s’adonner à Sa mention, de se délecter de Son amour, et de choisir Son agrément. Plus encore, il n’a de vie, de délectation, de joie et de bonheur qu’en cela. Son absence est la chose la plus douloureuse et le châtiment le plus dur qui soit, et l’âme n’échappe au spectacle de ce châtiment et cette souffrance qu’en s’affairant et en se plongeant en d’autres choses. Elle se détourne du spectacle de ce qu’elle vit comme souffrance de la perte en se séparant de ce qui lui est de plus aimé et de plus utile. C’est là l’état de l’homme ivre qui se plonge dans l’ivresse qui a détruit sa maison, ses biens, sa famille, et ses enfants. En se plongeant dans l’ivresse, il ne ressent plus la douleur de ce manque et de ce malheur, jusqu’à ce qu’il se réveille, que son ivresse se dissipe et qu’il s’éveille du somme causé par l’alcool, et à cet instant il sait plus que quiconque quel est son état.

C’est le même état lorsque le voile est levé, que l’on voit l’au-delà, qu’on s’apprête à quitter ce bas-monde, et revenir à Allah. La souffrance, le malheur et le châtiment sont ici bien plus grands, car celui qui est éprouvé en cette vie peut espérer une compensation à son malheur, et il sait qu’il est éprouvé par une chose éphémère qui ne durera pas. Mais que dire de celui dont le malheur ne connaîtra aucune compensation et aucun substitut, et qui n’a aucun rapport avec tout ce bas-monde ? Si Allah décrétait sa mort suite à ce malheur et cette souffrance, l’homme y serait disposé, et la mort serait son plus grand souhait et son plus grand regret. Ceci si la souffrance concernait uniquement la perte, alors que dire lorsqu’on sait qu’il est dans l’au-delà un châtiment pour l’âme et le corps, par d’autres choses qu’on ne peut mesurer.

Que s’étende la bénédiction de Celui qui a chargé cette créature faible de ces deux souffrances immenses, que même les montagnes fermement ancrées ne peuvent supporter.

Présente maintenant à ton âme ce que tu aimes le plus en ce bas-monde, ce sans quoi tu ne pourrais vivre, et figure-toi qu’on te l’ait pris, et qu’on s’interpose entre toi et cette chose, au moment où tu en as le plus besoin. En quel état serais-tu ? Il en est ainsi, alors que de Lui vient toute compensation, alors que dire de Celui pour lequel on ne trouve aucune compensation ?

Comme il a été dit :

Toute chose perdue, tu y trouveras une compensation
Mais, si tu perds Allah, il n’y a pour Lui aucune compensation

Et dans le récit rapporté d’Allah, il est dit :

Ô fils d’Adam ! Je t’ai créé pour M’adorer, alors ne joue pas ; et Je me suis chargé de ta subsistance, alors ne te fatigue pas. Ô fils d’Adam ! Obéis-Moi et tu Me trouveras, et si tu Me trouves, tu trouveras toute chose, et si tu Me perds, tu perdras toute chose, alors que tu M’aimes plus que toute chose.
Ils’agit d’un récit des Gens du Livre, ainsi que l’a mentionné Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah dans Al-Fatâwâ – 8/52.

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Extrait tiré du livre :

Péchés et Guérison

Écrit Par Ibn Al Qayyim

Pages 269/270 – Édition Tawbah

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Note 4,8/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 14 avis)

 

Retranscription autorisée par l’édition Tawbah.

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