Définition du mensonge et du menteur dans la science
du hadith et acceptation ou non du repentir du menteur
Sheikh ‘Abdel ‘Aziz Ibn Muhammed Ibn Ibrahim
‘Abdellatif
Ce qui est voulu quand on parle de mensonge au sujet du hadith prophétique, c’est le fait qu’un rapporteur rapporte d’après Le Prophète صلى الله عليه وسلم ce qu’il n’a ni dit, ni accompli, ni approuvé, et ment délibérément.
Le menteur quant à lui est celui qui ment volontairement sur Le Prophète صلى الله عليه وسلم ne serait-ce qu’une seule fois.
Le hadith du menteur est appelé hadith inventé (= / ou forgé).
Jugement de la transmission de celui qui s’est repenti d’avoir menti volontairement à propos du hadith du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم :
Les savants ont divergé quant à l’acceptation, la recevabilité de la transmission de celui qui s’est repenti d’avoir menti au sujet du hadith prophétique et ils se sont distingués par deux avis :
⇒ La parole de l’imam Ahmed ainsi que celle d’Abou Bakr Al Houmeydi et celle d’Abi Bakr As Sayrafi رحمهم الله :
Sa transmission n’est plus acceptée et ce sous aucun prétexte même si son repentir est valide et vérifié.
Voir l’ouvrage ‘Ouloum Al Hadith, p. 231.
An Nawawi رحمه الله déclare :
Et je n’ai trouvé aucune preuve corroborant l’avis de ceux-là. Il est toutefois possible de comprendre cet avis comme étant une volonté de réprouver et condamner avec la plus grande rudesse et fermeté le mensonge proféré à l’encontre du Prophète صلى الله عليه وسلم en raison de la gravité, du préjudice que cela peut représenter, c’est-à-dire un mal continu et ce jusqu’au jour de la résurrection contrairement au mensonge et au témoignage d’autre que lui, car dans un tel cas le préjudice serait restreint et n’aurait pas une portée générale.
Sharh An Nawawi li Sahih Muslim, V. 1 – p. 70.
⇒ Le second avis, adopté par Abi Zakarya An Nawawi :
L’acceptation de sa transmission (au menteur) dès lors que son repentir est valide.
An Nawawi dit :
Et ce qu’ont mentionné ces imams (ceux qui ont adopté le premier avis) est sans valeur et s’oppose aux règles de la législation religieuse.
Ce qui est adopté est la certitude sans ambage de la validité de son repentir de cet acte ainsi que l’acceptation de sa transmission après cela, dès lors que son repentir est valide en remplissant les conditions connues qui sont : le fait de mettre un terme au péché, de regretter de l’avoir commis et la ferme résolution à ne plus le commettre à nouveau. C’est ce qui est connu au travers des règles de la législation.
Et les gens de science sont unanimes quant à l’acceptation de la transmission de celui qui était auparavant mécréant puis a embrassé l’islam. Et la grande majorité des compagnons furent dans ce cas-là.
Ils ont de même été unanime sur l’acceptation de son témoignage, car il n’y a aucune différence entre la transmission et le témoignage ici.
Sharh An Nawawi li Sahih Muslim, V .1 – p. 70.
Et les propos d’An Nawawi رحمه الله démontrent qu’il a compris de la parole de ses imams qu’ils voyaient l’absence d’acceptation du repentir du menteur au sujet du hadith prophétique.
Mais ceci contredit ce qui fut rapporté d’après l’imam Ahmed qui a clairement édicté l’acceptation du repentir de l’individu pour ce qui est entre lui et Allah.
Voir Fath Al Moughith, As Sakhawi, V. 1 – p. 335.
Cependant ce qui est sujet à controverse sur cette question est l’acceptation ou non de la transmission de ce genre d’individus après son repentir. Le plus probant est son acceptation comme l’a mentionné As San’ani رحمه الله :
Il n’y a, sous aucun aspect, rien qui permette d’arguer en faveur du rejet de la transmission du menteur dans le hadith après la validation de son repentir. Car suite à la validité du repentir, les conditions d’acceptation de la transmission sont à nouveau réunies. Donc l’opinion à ce sujet est son acceptation.
As San’ani, Tawdih Al Afkaar, V.2 – p.243.
Sheikh ‘Abdel ‘Aziz Ibn Muhammed Ibn Ibrahim ‘Abdellatif / Dawabit Al Jarh Wa t Ta’dil / p. 147 – 149.
traduit par SalafIslam.fr
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