Quand fut prescrit le jeûne du mois de Ramadhan
Sheikh Al Fawzan
La louange toute entière appartient à Allah le Seigneur des mondes, Lui qui a légiféré le jeûne afin de purifier les âmes des péchés. Que les éloges et le salut soient sur notre Prophète Muhammed, le meilleur de ceux qui ont accompli la prière ainsi que le jeûne, qui observa continuellement la droiture, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ceux qui l’ont pris comme exemple jusqu’au jour de la rétribution.
Ceci dit :
Allah تعالى a dit :
Ô vous qui avez cru, le jeûne vous a été prescrit tout comme il le fut pour ceux venus avant vous, afin que par lui vous atteigniez la piété. ainsi que les versets suivants…
Allah سبحانه rappelle dans ces nobles versets qu’il a prescrit le jeûne à cette communauté tout comme il l’avait prescrit aux communautés antérieures.
⇒ Le terme prescrit ici signifie que le jeûne a été rendu obligatoire, que ce soit pour cette communauté ou celles antérieures.
Certains savants ont dit à propos du Tafsir de ce verset :
L’acte d’adoration par le jeûne fut prescrit pour l’ensemble des prophètes et leurs communautés, d’Adam jusqu’à la fin des temps.
Allah mentionna ceci, car lorsqu’une chose ayant une pénibilité est généralisée à tous, elle semble plus simple aux gens, et on y trouve plus de sérénité.
Le jeûne est donc une obligation prescrite à toutes les communautés, même si la façon de l’accomplir et sa durée diffère chez chacune.
Sa’id Ibn Jubeir a dit :
Le jeûne de ceux ayant vécu avant nous consistait à jeûner du moment du crépuscule jusqu’au coucher du soleil de la nuit suivante, comme c’était le cas à l’avènement de l’islam.
Al Hassan Al Basri a dit :
Le jeûne du mois de Ramadhan était prescrit aux juifs, cependant ils l’ont abandonné et ont jeûné un jour dans l’année à la place, prétextant que c’était le jour où pharaon fut noyé et ils ont menti à ce propos, car ce jour correspondait au jour de ‘Ashoura.
De même que le jeûne était obligatoire pour les Nazaréens.
Ceci dit après l’avoir longtemps observé survint une intense chaleur qui le leur rendit pénible que ce soit dans leurs voyages ou leur vie de tous les jours. Leurs savants et leurs représentants se rangèrent derrière l’avis visant à effectuer le jeûne lors d’une saison intermédiaire entre l’hiver et l’été. Ils optèrent pour le printemps et le fixèrent à un moment fixe, puis ils déclarèrent lors de ce changement :
Ajoutez-y dix jours comptant comme expiation pour ce qu’ils avaient fait, le jeûne atteint donc un nombre de quarante jours.
Et la parole d’Allah تعالى :
…afin que par lui vous atteigniez la piété.
C’est à dire : par la cause du jeûne.
⇒ Le jeûne engendre la piété car il permet de dompter l’âme et mettre à mal les désirs…
Et au début de l’ère islamique, les gens avaient le choix entre jeûner ou bien compenser en nourrissant des pauvres selon la parole d’Allah تعالى.
Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’(avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est pour lui ; mais il est mieux pour vous de jeûner…
Puis la liberté de choix fut abrogée et le jeûne fut rendu obligatoire selon la parole d’Allah :
Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne !
La sagesse dans cela réside dans le fait de faire évoluer progressivement la législation dans le but de faire preuve de mansuétude envers la communauté du fait qu’ils n’étaient pas accoutumés à jeûner, le leur imposer d’emblée aurait été difficile. Il leur fut donc donner de choisir entre le jeûne et la compensation dans un premier temps puis lorsque leur certitude s’endurcit, que leurs âmes furent sereines et qu’ils s’habituèrent à jeûner, alors le jeûne leur devint obligatoire.
Et on a des similitudes dans d’autres choses ayant été légiférées dans l’islam qui comportaient une certaine pénibilité, celles-ci furent légiférées progressivement.
Mais ce qui est authentique est que le verset est abrogé concernant celui qui a la capacité de jeûner.
S’agissant de celui qui en est incapable pour raison de vieillesse ou de maladie dont on n’envisage pas la guérison, alors pour eux le verset est toujours de vigueur, ils peuvent ne pas jeûner et nourrir pour chaque jour un indigent, et ils n’ont pas à rattraper les jours de jeûne.
Sheikh Al Fawzan / Ittihaf Ahli l’Iman bi Douroussi Shahri Ramadhan / p. 11 – 12.
traduit par SalafIslam.fr
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