Leçons à tirer de la sourate Yûsuf
à propos de la jalousie
Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah
Yûsuf عليه السلام a été éprouvé par la jalousie de ses frères à son égard, lorsqu’il dirent :
إِذْ قَالُوا۟ لَيُوسُفُ وَأَخُوهُ أَحَبُّ إِلَىٰٓ أَبِينَا مِنَّا وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّ أَبَانَا لَفِى ضَلَٰلٍۢ مُّبِينٍ
Quand ceux-ci dirent : “Joseph et son frère sont plus aimés de notre père que nous, alors que nous sommes nombreux. Notre père est vraiment dans un tort évident”.
Yûsuf, v.8.
Ils les ont jalousés en raison de la préférence que leur portait leur père, et c’est pour cette raison que Ya’qûb عليه السلام dit à Yûsuf :
قَالَ يَٰبُنَىَّ لَا تَقْصُصْ رُءْيَاكَ عَلَىٰٓ إِخْوَتِكَ فَيَكِيدُوا۟ لَكَ كَيْدًا ۖ إِنَّ ٱلشَّيْطَٰنَ لِلْإِنسَٰنِ عَدُوٌّۭ مُّبِينٌۭ
Ô mon fils, ne raconte pas ta vision à tes frères car ils comploteraient contre toi, le Diable est certes, pour l’homme un ennemi déclaré.
Yûsuf, v.5.
Ensuite, ils ont été injustes envers lui en envisageant de le tuer, en le jetant dans le puit et en le vendant comme esclave à des gens qui l’ont emmené vers une terre de mécréance, devenant ainsi la propriété d’un peuple mécréant.
Ensuite, Yûsuf عليه السلام a été éprouvé – après avoir subi une injustice – par celle qui l’appelait à la fornication, s’offrant à lui et utilisant tous les moyens pour l’obtenir. Mais il s’en défendit fermement et choisit la prison plutôt que la fornication et le châtiment de ce monde plutôt que la colère d’Allah. Là encore, il subit une injustice, cette fois de celle qui l’avait aimé par passion et mauvais dessein. Cette femme amoureuse l’a donc aimé en raison d’une passion à son égard, cette passion ne pouvant être soignée qu’à condition qu’il accepte ses avances.
Ses frères l’ont détesté au point de le jeter dans le puit et d’en faire un esclave sans qu’il l’ait choisi. Ils l’ont arraché à la liberté pour lui faire passer les chaînes de la servitude illégale sans qu’il puisse choisir. Et (cette femme) l’a contraint à choisir d’être emprisonné et écroué, mais volontairement cette fois-ci. Cette seconde épreuve était donc plus importante car la patience y résultait d’un choix et était accompagnée de la crainte d’Allah, alors (qu’avec ses frères) il dut supporter leur injustice avec patience, car celle-ci fait partie des malheurs qui, si l’on ne les supporte pas noblement dès lors qu’ils se produisent, font ressembler l’être humain à une bête de somme qui n’a d’autre choix que d’endurer ce qu’on lui fait subir. La patience dont a fait preuve Yûsuf dans la seconde épreuve est donc meilleure que le première, c’est pour cela que Yûsuf a dit.
مَن يَتَّقِ وَيَصْبِرْ فَإِنَّ ٱللَّهَ لَا يُضِيعُ أَجْرَ ٱلْمُحْسِنِينَ
Pour celui qui craint (Son Seigneur) et patiente, Allah ne fait pas perdre la récompense des bienfaisants.
Yûsuf, v.90.
De même pour tout croyant qui est persécuté pour sa foi et auquel on demande de renier sa foi, de désobéir ou de transgresser – et, s’il ne le fait pas, est châtié et persécuté – et qui choisit la persécution plutôt que de laisser sa religion, en étant jeté en prison ou chassé de son pays, comme cela est arrivé aux Muhâjirîn qui ont préféré laisser leur pays plutôt que leur religion et qui ont été persécutés pour cela.
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Extrait tiré du livre :
Les Maladies du Coeur
Écrit Par Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah
Pages 63/64 – Éditions Tawbah
Note 4/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 2 avis)
Retranscription autorisée par les éditions TAWBAH.