L’épisode de Sârah la femme d’Ibrâhîm عليهم السلام et du tyran – Ibn Kathîr


L’épisode de Sarah
la femme d’Ibrâhîm et du tyran

Ibn Kathîr

 

 

Abû Hurayrah ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨﻪ rapporte que le Prophète ﷺ a dit  :

Ibrâhîm n’a menti que trois fois, lorsqu’il fut appelé aux divinités de son peuple, il dit : je suis malade ; et : C’est la plus grande d’entre elles que voici, qu’il l’a fait” ; et la troisième, lorsqu’il dit a Sârah qu’elle était sa sœur. Ibrâhîm arriva sur les terres d’un tyran auquel on dit : cette nuit Ibrâhîm est arrivé accompagné d’une femme d’une grande beauté. Le tyran fit venir Ibrâhîm et lui demanda : “Qui est avec toi ?” Il répondit : Ma sœur.” Il lui dit : “Fais-la venir” ce que Ibrâhîm fit. Avant cela il dit à Sârah : Ne déments pas mes propos, je lui ai dit que tu étais ma sœur, car nous sommes les deux seuls croyants sur terre. Lorsqu’elle arriva, il se leva vers elle, mais elle fit ses ablutions et se mit à prier en disant : “Ô Allah ! Si Tu sais que j’ai cru en toi en Ton prophète, et que j’ai préservé ma chasteté avec mon seul mari, alors empêche le mécréant de me toucher.” 
Ses jambes furent alors saisies par la terre […] Puis elle dit : “Ô Allah ! S’il meurt, on dira que c’est moi qui l’ai tué.” Il fut donc libéré et essaya de nouveau d’aller vers elle, mais elle fit  ses ablutions et se mit à prier en disant : “Ô Allah ! Si Tu sais que j’ai cru en Toi et en Ton prophète, et que j’ai préservé ma chasteté avec mon seul mari, alors empêche le mécréant de me toucher.” Ses jambes furent alors saisies par la terre […] Puis elle dit  : Ô Allah ! S’il meurt, on dira que c’est moi qui l’ai tué.” Il fut donc libéré, mais il essaya de nouveau d’aller vers elle une troisième fois puis une quatrième fois. Puis il dit : “Ce n’est pas une femme mais un démon que vous m’avez amené ! Renvoyez-la à Ibrâhîm et donnez-lui Hâjar.” Elle revient chez elle et dit à Ibrâhîm : “Sais-tu qu’Allah a déjoué la ruse du mécréant et nous a donné une servante.”
Al-Bukhârî – 2214 et Ahmed – 2/403.

Abû Sa’îd Al-Khudhrî ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨﻪ rapporte que le Messager d’Allah ﷺ dit  à propos des trois paroles prononcées par Ibrâhîm  :

En tout cela il a cherché à défendre la religion d’Allah, il dit : “Je suis malade” ; et : “C’est la plus grande d’entre elles que voici, qui a fait.” ; et au tyran qui désira Sârah : “C’est ma sœur.”
Ibn Abî Hâtim comme il est rapporté Tafsîr Al-Qur’ân Al-‘Aldhîm 4/32. Même s’il y a à redire sur l’authenticité de la chaîne d e transmission , le sens du hadith est attesté par le hadith précédent de Abu Hurayrah.

Lorsqu’il dit : “C’est ma sœur”, c’est-à-dire dans la religion d’Allah. De même lorsqu’il lui dit : “Nous sommes des deux seuls croyants sur terre.” cela signifie le seul couple de croyants sur terre, puisque Lût était déjà avec eux et qu’il est un prophète [..]

En se rendant chez le tyran, Ibrâhîm pria Allah سبحانه و تعالى qu’Il protège sa famille et repousse le mal de celui qui en voulait à son épouse. Sârah fit de même, et c’est pourquoi l’ennemi s’avança vers elle, elle se mit à faire ses ablutions, à prier et invoquer Allah comme elle le faisait auparavant. C’est pourquoi Allah dit سبحانه و تعالى :

وَٱسْتَعِينُوا۟ بِٱلصَّبْرِ وَٱلصَّلَوٰةِ

Et cherchez secours dans la patience et la prière.
Sourate Al-Baqarah, v.45.

Allah  la protégea et la préserva donc en raison de sa vertu de Son serviteur, messager, bien aimé et ami privilégié Ibrâhîm عليهم السلام.

Certains savant ont même été d’avis que trois femmes reçurent la prophétie : Sârah, la mère de Mûsâ et Maryam (Ndt : en français,Marie).
Mais la majorité des savants est d’avis qu’elles sont véridiques (et non des prophètes).

J’ai même lu dans certains récits qu’Allah سبحانه و تعالى leva le voile [de l’invisible] entre Ibrâhîm et Sârah, et qu’ainsi il n’a cessé de la voir depuis son départ jusqu’à son retour. Voyant comment elle se comportait auprès du tyran, la manière dont Allah l’a préservée, et ce afin que son cœur soit apaisé, qu’il se réjouisse et qu’il soit plus serein. Ceci car il l’aimait très fort en raison de sa religion, sa compagnie et sa resplendissante beauté. On dit que depuis Hawâ- (Ndt : en français : Eve) il n’y a pas eu de femmes plus belle qu’elle.

Et la louange revient à Allah.

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Extrait tiré du livre :

L’Authentique des Récits des Prophètes
(Œuvre Intégrale)

Écrit Par Ibn Kathîr

Pages 247/248 – Éditions Tawbah

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Note 4,8/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 12 avis)


Retranscription autorisée par les éditions Tawbah.

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