Les règles du takfir

 

1ère règle : Le takfir est le droit d’Allah et son messager → et il n’est permis à personne de devancer Allah et son messager dans ce jugement.

Dalil : [Ô vous qui avez cru! Ne devancez pas Allah et Son messager. Et craignez Allah. Allah est Audient et Omniscient]Sourate al Houjourat, v.1.

2ème règle : La mécréance se divise en deux :

– mécréance mineure : qui n’excommunie pas son auteur de l’islam.

– mécréance majeure : qui excommunie son auteur de l’islam après que les conditions effectives à ce jugement soient réunies et que les empêchements soient levés.

3ème règle : Celui dont l’islam est attesté avec certitude, on ne peut se prononcer sur son excommunication qu’avec certitude, en vertu de la règle fondamentale qui dit que : “la certitude ne peut être levée par le doute”.

4ème règle : L’obligation de différencier entre l’excommunication du genre (cas général) et l’excommunication d’un individu précis.

Exemple de cas général :
“Celui qui fait ceci ou cela est mécréant”.

Exemple pour le cas d’un individu précis :
“Untel fils d’untel est mécréant”.

Et ce qui est voulu par le terme “individu précis”, c’est le musulman dont l’identité est clairement connue et identifiée comme étant untel, fils d’untel.

5ème règle : L’établissement de la preuve irréfutable sur la personne se rendant coupable de mécréance majeure.

Dalil : [Et nous ne sommes point tels à châtier (les gens) sans (leur) envoyer au préalable un messager]. Sourate Al Isra, v. 15.

 


 

Les conditions devant être réunies pour le takfir d’un individu précis

1ère condition :

→ La concrétisation de la science, qui est l’opposé de l’ignorance.
C’est à dire : vérifier que la personne sache de quoi il retourne concernant ce qu’elle a cru, dit ou fait qui puisse entraîner son excommunication, ainsi que vérifier si la personne avait les moyens et capacité d’accéder à cette science et cette connaissance.

2ème condition :

→ La concrétisation de l’intention et de l’objectif, qui est opposé à l’absence d’intention et/ou de volonté.
C’est à dire : vérifier, s’assurer de l’intention et du but de la personne se rendant coupable d’une chose pouvant entraîner son excommunication. Exception faite pour celui qui insulte Allah, son messager ou la religion.

3ème condition :

→ l’établissement de la preuve irréfutable à l’encontre de la personne s’étant rendu coupable d’une chose pouvant entraîner son excommunication. L’établissement de la preuve devant se faire par une personne de science, qui possède une totale maîtrise de ces sujets et de ces fondamentaux.

 


 

Les empêchements au takfir d’un individu précis

1er empêchement : L’ignorance qui est l’opposé de la connaissance.

Dalil : [Et nous ne sommes point tels à châtier (les gens) sans (leur) envoyer au préalable un messager]. Sourate al Isra, v. 15.

2ème empêchement : La mauvaise interprétation.
Exemple : le fait de se figurer une chose non pas telle qu’elle est réellement mais de lui donner un sens ou une interprétation autre que la réalité.

Dalil : On rapporte d’Abi Houreyra رضي الله عنه qui rapporte du prophète صلى الله عليه و سلم :

Il y avait un homme qui, par ses péchés, s’était causé beaucoup de tort à lui même.

Lorsqu’il senti la mort se présenter à lui, il dit à ses enfants :

“Lorsque je serais mort, incinérez moi et laisser le vent disperser mes cendres.

Car par Allah, si mon Seigneur pouvait s’emparer de moi, il me châtierait comme jamais il n’a châtié personne. “

Lorsqu’il mourut, on exécuta ses dernières volontés. Allah à ce moment là ordonna à la terre :

“rassemble les cendres qui se trouvent à ta surface”. Ce qu’elle fît.

Puis lorsque l’homme se tint debout, Allah تعالى lui demanda : ” Qu’est ce qui t’a incité à agir ainsi? “

L’homme répondit : “Ô seigneur, ma crainte envers toi”. Allah تعالى lui pardonna donc. Rapporté par muslim.

Brève explication :
Cet homme a cru (par erreur) que s’il se faisait incinérer et qu’on disperse ces cendres, alors Allah تعالى ne pourrait pas s’emparer de lui, de le reconstituer pour le faire paraître devant lui, ou bien a t il cru qu’il lui était permis d’agir ainsi, ces deux choses en soit relevant de la mécréance majeure mais sa mauvaise interprétation des choses fut un obstacle à son takfir, raison pour laquelle Allah تعالى lui pardonna.

3ème empêchement : L’erreur.

Exemple: un acte ou une parole involontaire.

Dalil : Le hadith rapporté par la voie d’Anas Ibn Malik رضي الله عنه qui a dit : le messager d’Allah صلى الله عليه و سلم a dit :

“Allah تعالى se réjouit plus encore du repentir de son serviteur que l’un d’entre vous qui se trouverait en plein désert sur sa monture, que celle ci disparaisse alors qu’elle porte sur elle sa nourriture et sa boisson et qu’il désespère de la retrouver.

Puis qui s’installerait auprès un arbre, s’allongeant sous son ombre, désespéré de retrouver sa monture.

Alors qu’il se trouve dans cet état, il la verrait se tenant debout à côté de lui.

Il la saisirait alors par ses rennes en prononçant sous l’effet de sa joie immense :

” Ô Seigneur, tu es mon serviteur et je suis ton seigneur”,

se trompant dans sa parole dû à sa joie sans commune mesure.Rapporté par al boukhari.

4ème empêchement : La contrainte (vie de l’individu en jeu ou en danger imminent).

Dalil : [Quiconque a renié Allah après avoir cru… – sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi – mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.] Sourate an nahl, v. 106.

 

Sheikh Muhammad ‘Umar Bazmool / Al Mouhkam Wal Moutachabih Fi T Takfir Wal Jihad
traduit par SalafIslam.fr

 

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