L’héritage des prophètes à leur famille
et leur communauté
Ibn Kathîr
هُنَالِكَ دَعَا زَكَرِيَّا رَبَّهُۥ ۖ قَالَ رَبِّ هَبْ لِى مِن لَّدُنكَ ذُرِّيَّةًۭ طَيِّبَةً ۖ إِنَّكَ سَمِيعُ ٱلدُّعَآءِ
“C’est alors que Zakariyyâ pria son Seigneur et dit : “Ô Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente progéniture, car Tu es Celui qui entend l’invocation.”
Sourate Al-‘Imrân, v.38.
Il dit : “Je crains le comportement de mes héritiers, après moi, et femme est stérile.”
On dit que le terme “héritiers” désigne ici la tribu et qu’il craignait que leur comportement au sein des Enfants d’Israël, après sa disparition, aille à l’encontre des Lois d’Allah. Il demanda donc à Allah de lui donner un enfant issu de lui, qui serait bienfaisant, pieux et agréé. C’est pourquoi il dit : “Accorde-moi, de Ta part “ par Ta puissance et Ta force “un descendant qui hérite de moi” la prophétie et le commandement au sein des Enfants d’Israël “et de la famille de Ya’qûb. Et agrée-le, ô Seigneur !” comme l’ont été ses pères et ancêtres prophètes, parmi les descendants de Ya’qûb. Honore-le comme eux par la prophétie et la révélation.
L’héritage évoqué ici n’est pas un héritage matériel, comme l’ont soutenu quelques chiites et qui ont été approuvés par Ibn Jarîr* qui l’a rapporté de Abû Sâlih d’après plusieurs pieux prédécesseurs. Cela n’est pas acceptable de plusieurs point de vue :
*(Ndt : en fait Ibn Jarîr dit que rien ne s’oppose à ce que l’héritage matériel s’ajoute à l’héritage de la prophétie. Voir At-Tafsîr – 8/308)
Premièrement :
Ce que nous avons rappelé avec Sa Parole : “Et Dâwûd hérita de Sulaymân” c’est-à-dire la prophétie et la royauté, d’après le hadith unanimement reconnu authentique par les savants :
“Nous [les prophètes] ne laissons aucun héritage matériel, et ce que nous laissons est une aumône.”
Al-Bukhârî – 3094 et Muslim – 1761.
C’est là un Texte clair du Prophète ﷺ qui montre qu’il ne laissait aucun héritage, et c’est pourquoi le véridique [Abû Bakr] refusa d’accorder ce qui appartenait au Prophète ﷺ à tous ses héritiers. Et sans ce Texte, il auraient hérité de cela, et ils sont : sa fille Fâtimah, ses neuf épouses et son oncles Al-‘Abbâs ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨﻪ.
Abû Bakr leur opposa ce hadith pour justifier son refus, et parmi ceux qui l’ont conforté dans la transmission de cette parole du Prophète ﷺ : ‘Umar Ibn Khattâb, ‘Uthmân Ibn ‘Affân, ‘Alî Ibn Abî Tâlib, Al-‘Abbâs Ibn ‘Abd Al-Muttalib, ‘Abd Ar-Rahmân Ibn ‘Awf, Talhah, Az-Zubayr, Abû Hurayrah et d’autres, qu’Allah les agrée tous.
Deuxièmement :
At-Tirmidhî a rapporté un hadith dont les termes ont une portée plus large encore :
“Nous les prophètes ne laissons aucun héritage.”
Le hadith n’est par rapporté par At-Tirmidhî sous cette forme, avec la précision “nous les prophètes” mais uniquement :”Nous” qui est, elle, rapportée authentiquement.
Troisièmement :
La vie d’ici bas était si vile aux yeux des prophètes qu’ils n’en thésaurisaient rien, n’y prêtaient aucune attention et s’y intéressaient si peu qu’ils ne disaient pas à leurs enfants de la posséder après eux.
Et ceux qui approchaient leur degré de délaissement de ce bas monde parmi les enfants n’avaient aussi que faire d’en hériter.
Quatrièmement :
Zakariyyâ était un menuisier qui travaillait de ses mains et vivait de son labeur, tout comme Dâwûd عليه السلام. Et le plus courant, surtout chez les prophètes, est de ne pas se surmener au travail et de préférer les biens de ce bas monde pour soi et ses descendants, à l’au-delà. Et cela apparaîtra clairement à toute personne qui médite et cherche à comprendre, si Allah le veut.
L’imam Ahmed ainsi que Muslim et d’autres rapportent d’après […] Abû Hurayrah ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨ que le Messager d’Allah ﷺ a dit : Zakariyyâ était menuisier.
Ahmed – 485. Muslim – 2379.
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Extrait tiré du livre :
L’Authentique des Récits des Prophètes
(Œuvre Intégrale) Tome 2
Écrit Par Ibn Kathîr
Pages 362/363 – Éditions Tawbah
Note 4,8/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 12 avis)
Retranscription autorisée par les éditions Tawbah.