L’interdiction de supplanter son frère
Al Hâfidh Ibn Hajar Al-Asqalânî
689/ Il rapporte également Abû Hurayrah ﺭﺿﻲ ﺍﻟﻠﻪ ﻋﻨﻪ :
Le Messager d’Allah ﷺ a interdit qu’un citadin vende au profit d’un bédouin, de pratiquer une surenchère mensongère, de supplanter son frère dans la vente, de demander la main d’une femme déjà demandée par son frère, et qu’une femme demande la répudiation de sa sœur pour prendre sa place.
Muslim rapporte : Le musulman ne doit pas surenchérir sur un autre musulman.
Sahîh/ Al-Bukhârî – 2140 et Muslim – 1413.
Enseignements du hadith
1- La vente du citadin au profit du bédouin et la surenchère mensongère ont été vues précédemment.
2- Sa parole : supplanter son frère dans la vente signifie qu’un vendeur dise à celui qui a acquis une marchandise pour une valeur de dix : “Je te donne la même pour neuf” ou “Je te donne mieux que cela pour le même prix” afin d’annuler la vente précédente et que l’acheteur fasse affaire avec lui. Il en est de même pour l’achat, lorsqu’un acheteur dit à un vendeur qui vient de vendre une marchandise pour une valeur de neuf : “Je te l’achète pour dix“. C’est là le type de transaction qui est interdit.
3- Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyyah a dit : Il en est de même pour tous les types de contrats, les demandes de responsabilité, et autre, car cela amène à la haine et l’inimitié.
4- La fraternité mentionné dans le hadith est la fraternité dans la religion et la foi, et non dans la lignée, et encore moins dans l’humanité, car il n’y a pas de fraternité humaine, mais uniquement une nature humaine commune, c’est-à-dire que le mécréant est de même nature que le musulman, mais il n’est pas son frère.
Voyez Nûh عليه السلام qui dit :
“Ô Seigneur, mon fils est de ma famille est Ta promesse est vérité. Tu es le Plus Juste des juges. Allah سبحانه و تعالى lui répondit : Ô Nûh, il n’est pas de ta famille” (Sourate Hûd, v.45-46) alors qu’il s’agissait de son fils. Ainsi, celui qui prétend qu’il existe une fraternité humaine est dans un égarement profond, car il n’est de fraternité que dans la lignée et la foi.
Sharh Bulûgh Al-Marâm, Livre des ventes, cassette n°11.
5- Sa parole : Le musulman ne doit pas surenchérir sur un autre musulman consiste en ce qu’un propriétaire de marchandise et un acheteur tombe d’accord sur une vente, sans l’avoir encore contactée, et qu’une tierce personne dise au propriétaire : “Garde-la, je te l’achète pour plus cher” ou qu’il dise à l’acheteur : “Laisse-la, je te vends mieux que cela au même prix, ou la même pour moins cher.”
Ibn Hajar a dit : Cela ne désigne pas l’enchère faite lors d’une vente aux enchères, car cela n’est pas interdit, à l’unanimité des savants, en raison de la proposition faite par le Prophète ﷺ à propos de l’esclave promis à l’affranchissement mais qui était le seul bien de son propriétaire endetté :
Qui me l’achète ? (At-Tirmidhî – 1283.)
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Extrait tiré du livre :
BOULOUGH AL MARÂM (Tome 2)
Écrit Par Al Hâfidh Ibn Hajar Al Asqalânî
Pages 248/249 – Éditions Tawbah
Note 4,9/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 13 avis)
Retranscription autorisée par les éditions TAWBAH.