Cours n°21
La mécréance:sa définition et ses catégories
Définition
Le mot mécréance (koufr) désigne, en langue arabe, le recouvrement, la dissimulation. Conventionnellement, il est contraire à la foi. La mécréance est donc l’incroyance en Allah, en son prophète صلى الله عليه وسلم, que se soit en démentant ou non. Il suffit d’un simple doute, une suspicion, une aversion, une jalousie, un orgueil ou suivre quelques passions qui détournent du fait de suivre le message, tout en considérant que le plus grand des mécréants est celui qui dément ou qui nie par jalousie, tout en étant persuadé de la sincérité des messagers.
La mécréance est de deux catégories :
♦ La première catégorie : la mécréance majeure qui fait sortir son auteur de l’islam, elle se compose de cinq formes :
→ Le fait de démentir (koufr a-takdhib), la preuve de cela est le verset suivant :
وَمَنْ أَظْلَمُ مِمَّنْ افْتَرَى عَلَى اللَّهِ كَذِباً أَوْ كَذَّبَ
بِالْحَقِّ لَمَّا جَاءَهُ أَلَيْسَ فِي جَهَنَّمَ مَثْوًى لِلْكَافِرِينَ
« Et quel pire injuste que celui qui invente un mensonge contre Allah, ou qui dément la Vérité quand elle lui parvient ? N’est-ce pas dans l’Enfer une demeure pour les mécréants ? » (L’araignée – 68)
→ Le reniement et l’orgueil (koufr al-istikbar) (tout en reconnaissant la vérité), la preuve de cela est le verset suivant :
وَإِذْ قُلْنَا لِلْمَلائِكَةِ اسْجُدُوا لآدَمَ فَسَجَدُوا إِلاَّ إِبْلِيسَ أَبَى وَاسْتَكْبَرَ وَكَانَ مِنْ الْكَافِرِينَ
« Et lorsque Nous demandâmes aux Anges de se prosterner devant Adam, ils se prosternèrent à l’exception d’Iblis qui refusa, s’enfla d’orgueil et fut parmi les infidèles. » (La vache – 34)
→ Le doute (koufr a-chak) (mécréance dû au soupçon), la preuve de cela est le verset suivant :
وَدَخَلَ جَنَّتَهُ وَهُوَ ظَالِمٌ لِنَفْسِهِ قَالَ مَا أَظُنُّ أَنْ تَبِيدَ هَذِهِ أَبَداً (35)
وَمَا أَظُنُّ السَّاعَةَ قَائِمَةً وَلَئِنْ رُدِدْتُ إِلَى رَبِّي لأَجِدَنَّ خَيْراً مِنْهَا مُنقَلَباً (36)
قَالَ لَهُ صَاحِبُهُ وَهُوَ يُحَاوِرُهُ أَكَفَرْتَ بِالَّذِي خَلَقَكَ مِنْ تُرَابٍ ثُمَّ مِنْ نُطْفَةٍ ثُمَّ سَوَّاكَ رَجُلاً (37)
لَكِنَّا هُوَ اللَّهُ رَبِّي وَلا أُشْرِكُ بِرَبِّي أَحَداً
« Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance]; il dit: ‹Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr,
– et je ne pense pas que l’Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin.
– Son compagnon lui dit, tout en conversant avec lui : ‹Serais-tu mécréant envers Celui qui t’a créé de terre, puis de sperme et enfin t’a façonné en homme ?
– Quant à moi, c’est Allah qui est mon Seigneur ; et je n’associe personne à mon Seigneur ? » (La caverne – 35 à 38)
→ Le détournement (koufr al-i’rad), la preuve de cela est le verset suivant :
وَالَّذِينَ كَفَرُوا عَمَّا أُنْذِرُوا مُعْرِضُونَ
« Ceux qui ont mécru se détournent de ce dont ils ont été avertis. » (Les limbes – 3)
→ L’hypocrisie (koufr a-nifaq), la preuve de cela est le verset suivant :
ذَلِكَ بِأَنَّهُمْ آمَنُوا ثُمَّ كَفَرُوا فَطُبِعَ عَلَى قُلُوبِهِمْ فَهُمْ لا يَفْقَهُونَ
« C’est parce qu’en vérité ils ont cru, puis rejeté la foi. Leurs coeurs donc, ont été scellés, de sorte qu’ils ne comprennent rien. » (Les hypocrites – 3)
♦ La deuxième catégorie : La mécréance mineure qui ne fait sortir de l’islam, c’est la mécréance issue des actes (koufr ‘amali), ce sont tous les péchés nommés dans le coran et la sounnah comme faisant partie de la mécréance.
Cette catégorie n’atteint pas le degré de la mécréance majeure, comme le fait de renier les bienfaits,
Allah dit à ce propos :
وَضَرَبَ اللَّهُ مَثَلاً قَرْيَةً كَانَتْ آمِنَةً مُطْمَئِنَّةً يَأْتِيهَا
رِزْقُهَا رَغَداً مِنْ كُلِّ مَكَانٍ فَكَفَرَتْ بِأَنْعُمِ اللَّهِ
« Et Allah propose en parabole une ville : elle était en sécurité, tranquille ; sa part de nourriture lui venait de partout en abondance. Puis elle se montra ingrate aux bienfaits d’Allah. » (Les abeilles – 112)
Comme combattre un musulman, le prophète صلى الله عليه وسلم a dit à ce propos : “Insulter un musulman est perversité et le combattre est mécréance”, “n’apostasiez pas en vous entretuant après mon départ”, comme le fait également de jurer par un autre qu’Allah, le prophète صلى الله عليه وسلم dit : “Celui qui jure par un autre qu’Allah a commis un acte de mécréance ou de polythéisme”.
Allah a désigné celui qui commet un grand péché comme étant croyant, il, le très haut dit :
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُتِبَ عَلَيْكُمْ الْقِصَاصُ فِي الْقَتْلَى
« Ô les croyants! On vous a prescrit le talion au sujet de ceux qui sont assassinés… » (La vache -178)
Il n’a pas exclu celui qui commet un assassinat (du groupe) de ceux qui ont cru, et l’a même désigné comme étant le frère de celui à qui revient le droit du talion, il dit :
فَمَنْ عُفِيَ لَهُ مِنْ أَخِيهِ شَيْءٌ فَاتِّبَاعٌ بِالْمَعْرُوفِ وَأَدَاءٌ إِلَيْهِ بِإِحْسَانٍ
« … Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. » (La vache – 178)
La signification “son frère” désigne la fraternité religieuse sans nul doute. Allah dit:
وَإِنْ طَائِفَتَانِ مِنْ الْمُؤْمِنِينَ اقْتَتَلُوا فَأَصْلِحُوا بَيْنَهُمَا
إلى
إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ فَأَصْلِحُوا بَيْنَ أَخَوَيْكُمْ
« Et si deux groupes de croyants se combattent, faites la conciliation entre eux. » jusqu’à « Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères
Résumé des différences entre la mécréance majeure et mineure :
→ La mécréance majeure fait sortir de l’islam et annule les actions, à l’inverse de la mécréance mineure qui elle ne fait pas sortir de l’islam et n’annule pas les actions, par contre il les diminue, et son auteur est sous la menace du châtiment.
→ La mécréance majeure éternise son auteur en enfer, contrairement à la mécréance mineure qui dans le cas ou son auteur rentre en enfer, il n’y restera pas éternellement. Allah peut lui pardonner, il ne rentrera ainsi pas en enfer.
→ La mécréance majeure rend licites le sang et les biens contrairement à la mécréance mineure.
→ La mécréance majeure implique la haine entre son auteur et les croyants, il n’est donc permis à un croyant d’aimer les mécréants et de les prendre pour alliés et même s’ils sont des proches (parents). Quant à la mécréance mineure, elle n’interdit absolument pas cet amour, son auteur est aimé en fonction de sa foi et est détesté en fonction de sa désobéissance.
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Traduction tiré du livre |
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