Les pensées sont une porte aux péchés – Ibn Al-Qayyim


Les pensées sont une porte aux péchés

Ibn Al-Qayyim

 

 

Concernant les pensées, leur cas est plus dur encore, car elles sont la base du bien et du mal, c’est d’elles que naissent les volontés, préoccupations et déterminations. Celui qui porte considération à ses pensées détiendra les rênes de son âme et dominera ses passions ; quant à celui qui est dominé par ses pensées, il sera plus dominé encore par ses passions et son âme ; et celui qui néglige ses pensées, elles le mèneront de force à la perdition.

Les pensées ne cessent de parvenir au cœur jusqu’à ce qu’il ait de vains espoirs :

وَٱلَّذِينَ كَفَرُوٓا۟ أَعْمَٰلُهُمْ كَسَرَابٍۭ بِقِيعَةٍۢ يَحْسَبُهُ ٱلظَّمْـَٔانُ مَآءً حَتَّىٰٓ إِذَا جَآءَهُۥ لَمْ يَجِدْهُ شَيْـًۭٔا وَوَجَدَ ٱللَّهَ عِندَهُۥ فَوَفَّىٰهُ حِسَابَهُۥ ۗ وَٱللَّهُ سَرِيعُ ٱلْحِسَابِ

Quant à ceux qui ont mécru, leurs actions sont comme un mirage dans une plaine désertique que l’assoiffé prend pour de l’eau. Puis lorsqu’il y parvient, il n’y trouve rien, mais il trouve Allah qui lui rend compte de toutes ses actions, car Allah fait rapidement les comptes.

Sourate An-Nûr, v.39.

L’homme à la préoccupation la plus vile et l’âme la plus méprisable est celui qui, face aux réalités, se satisfait des fausses espérances, les attire à lui, et s’en pare. Elles sont, par Allah, le capital des ruinés, la marchandise des oisifs, la subsistance de l’âme vide qui se satisfait de l’imagination plutôt que d’arriver au but, et des fausses espérances plutôt que des réalités, comme l’a dit le poète :

Un espoir qui, s’il s’avère réel, est le meilleur des espoirs

Sinon, nous avons vécu un moment de bonheur en cela

Les pensées sont les choses les plus nuisibles pour l’homme, elles font naître l’abattement, la paresse, la négligence, le remord, et le regret. Lorsque celui qui fonde de faux espoirs manque une chose de la réalité tangible, il transforme sa représentation en son cœur, l’embrasse et l’intègre, ainsi il se satisfait d’être parvenu à une représentation irréelle et imaginaire que son esprit s’est représentée ! Cela ne lui octroie rien, mais il est semblable à l’affamé et l’assoiffé qui construit, dans son imaginaire, la représentation de la nourriture et de la boisson, alors qu’il ne mange pas et ne boit pas ! Le fait de s’en satisfaire indique la médiocrité et la bassesse de l’âme, car l’honneur de l’âme, sa pureté et son élévation consiste à rejeter toute pensée qui n’a aucune réalité, ne pas vouloir y occuper son esprit et s’y accoutumer.

Ceci dit, les pensées sont de plusieurs types qui gravitent autour de quatre fondements :

1 Des pensées qui permettent de parvenir à un intérêt mondain.

2 Des pensées qui repoussent un méfait mondain.

3Des pensées qui permettent de parvenir à un intérêt dans l’au-delà.

4Des pensées qui repoussent un méfait dans l’au-delà.

Que le serviteur circonscrive ses pensées, réflexions et préoccupations à ces quatre types. Si elles se limitent à cela, il n’abandonnera pas à autrui ce qu’il peut en rassembler ; si elles se bousculent en raison du grand nombre de leurs liens connexes, il donnera priorité à ce qui est le plus important dont il craint la disparition, et il retardera ce qui n’est pas important et qu’il ne craint pas de voir disparaître.

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Extrait tiré du livre :

Péchés et Guérison

Écrit Par Ibn Al Qayyim

Pages 209/210 – Édition Tawbah

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Note 4,8/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 14 avis)

 

Retranscription autorisée par l’édition Tawbah.

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