Les raisons de l’abandon des études – Cheikh Sâlih ibn ‘Abdul-‘Azîz Âl ach-Cheikh


Les raisons de l’abandon des études

Cheikh Sâlih ibn ‘Abdul-‘Azîz Âl ach-Cheikh

 

 

Il faut savoir qu’il n’y a pas une, mais plusieurs raisons pour lesquelles certaines personnes abandonnent les études :

La première réside dans le fait que l’étudiant n’a pas compris la signification profonde du savoir religieux, et pourquoi il l’étudie.

La seconde est due au fait que son intention initiale était peut-être faible.
Or la constance et la détermination dans les études sont proportionnelles à la force de l’intention initiale.

La troisième consiste à ce que l’étudiant soit impatient, et souhaite devenir un savant érudit maîtrisant la majorité des sujets en quelques années d’études, alors que c’est un objectif irréalisable, car le chemin des études est long et éprouvant.

La quatrième cause d’abandon des études se reflète dans un manque de clairvoyance au sujet du savoir religieux.

Certaines personnes en arrivent à considérer que la science islamique est d’une utilité limitée, et que d’autres chemins — empruntés par des personnes assidues dans leur pratique et d’apparence pieuse — existent et permettent d’atteindre plus rapidement les objectifs. Ils considèrent que ces chemins sont plus à même de concrétiser leur espoir de voir les gens revenir vers l’obéissance à leur Seigneur. C’est là une cause importante d’abandon des études.

Ces gens-là en arrivent à se poser des questions du genre : « Qu’ont fait les savants ? Que gagne-t-on à étudier ? Il y a d’autres moyens qui permettent d’avoir une plus grande influence sur les gens, de faire triompher la vérité, de vaincre le faux... » Et c’est ainsi que leur motivation pour les études s’évapore.

La vérité est que ces personnes n’ont pas saisi que la science est tel un point d’eau, dont les gens tirent profit par la volonté d’Allah, comme l’a dit le Prophète ﷺ dans un hadith authentique :

La science avec laquelle Allah m’a envoyé est telle l’eau de pluie (ghayth) qui tombe sur une terre…
Rapporté par Muslim – 2282 d’après Abû Mûsâ Al-Ash’arî.

Le savoir religieux est donc comparable à l’eau de pluie (ghayth) bénéfique.

La science de l’exégèse (Tafsîr) nous apprend qu’il existe une différence subtile entre les termes « eau de pluie » (ghayth) et « averse » (matar). Ainsi le terme ghayth est le plus souvent utilisé dans les textes du Coran et de la Sunnah pour désigner une pluie bénéfique et utile. En revanche, le terme matar désigne le plus souvent un orage aux effets néfastes.

Allah سبحانه و تعالى dit :

ثُمَّ يَأْتِى مِنۢ بَعْدِ ذَٰلِكَ عَامٌۭ فِيهِ يُغَاثُ ٱلنَّاسُ وَفِيهِ يَعْصِرُونَ

Après cela, viendra une année de pluie bénéfique pour toute la population (yughath an-nas) qui fera marcher ses pressoirs.
Yûsuf, v.49.

وَأَمْطَرْنَا عَلَيْهِم مَّطَرًۭا ۖ فَسَآءَ مَطَرُ لمنذرين

Nous avons déchaîné un orage (matar) sur eux, un orage sinistre, destiné à ceux qui rejettent nos avertissements.
Ash- Shu’arâ, v.173

Le Prophète ﷺ a donc comparé le savoir religieux à de la pluie bénéfique. La suite du hadith indique que cette pluie tombe sur différents types de terre, dont l’une est une terre qui a absorbé la pluie, permettant aux gens de s’abreuver, et aux herbes et autres arbustes de pousser. Le fait d’avoir nommé cette pluie « ghayth » sous-entend que le savoir abreuve aussi bien le corps que l’esprit.

La cinquième cause d’abandon des études que nous avons remarqué ces dernières années, réside dans le fait que les jeunes ne sont pas constamment en contact avec la science et les gens de science.
Le seul moment où ils sont en relation avec le savoir et les savants est lorsque ces derniers donnent un cours. En dehors de ce moment, ces étudiants fréquentent des gens d’horizons divers. Leur esprit n’est donc pas constamment occupé par le savoir. Ils vont se consacrer aux études de courts instants, durant les cours auxquels ils assistent, mais après cela, la majorité de leurs sujets de discussion n’a pas de lien avec le savoir religieux. Ils ne sont donc pas viscéralement attachés aux études.

Or le savoir ne peut s’acquérir que si l’étudiant entretient avec lui une relation durable et constante.
Il doit y penser sans arrêt.

On rapporte d’ailleurs que des savants délaissaient les plaisirs de ce bas-monde, occupés qu’ils étaient à acquérir le savoir. Ils délaissaient ainsi certains plaisirs licites tels que jouir de leurs biens matériels, leur épouse, prendre plaisir à la regarder, à discuter avec elle, etc… car ils étaient occupés par leurs études.

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Extrait tiré du livre :

Comment apprendre sa religion ?

Conférence du Cheikh
Sâlih ibn ‘Abdul-‘Azîz Âl ach-Cheikh

Pages 95/97 – Éditions Anas

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Note 4,6/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 7 avis)

 

Retranscription autorisée par les éditions Anas.

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