Bienséances du voyage entrepris pour la recherche de la science – Imam Al Khattib Al Baghdadi


Parmi les bienséances du voyage entrepris pour l’acquisition de la science.

Imam Al Khattib Al Baghdadi


Ce sont un ensemble de bienséances fondamentales auxquelles il incombe de veiller afin de récolter les fruits espérés lors de ce voyage ainsi qu’elles permettent de concrétiser les buts fixés et ce, quelle que soit la science recherchée lors de cette quête, nous allons citer de manière générale les plus importantes dans ce qui va suivre : 

→ Premièrement :  Faire prévaloir le fait de prendre la science des savants se trouvant dans son pays avant d’entamer des voyages lointains, car cela est plus simple et moins coûteux et permet de vérifier plus facilement ce que l’étudiant entend, ainsi que ce qu’il écrit, sa précision et également pour réviser ce qui lui pose problème. Et l’étudiant en science ne doit pas mépriser les enseignants présents dans sa contrée car sa situation serait semblable à certains insouciants qui voient comme étant meilleur le dirham dans la maison de son voisin  que le dinar qui se trouve dans sa demeure.

Quand donc il termine de prendre la science qu’il devait chez les savants de son pays, alors il se résout à entreprendre le voyage et emprunte son itinéraire.


→ Deuxièmement : Celui qui se met en quête de la science doit veiller a bien choisir les endroits vers lesquels il compte se rendre, en faisant en sorte qu’on y trouve les savants et gens de mérite desquels on tire profit.

En effet les savants prêtaient une grande attention à cela et consultaient les gens à ce propos.

Et tu pourras le voir dans notre préface de ce livre concernant la consultation d’Al Khattib vers son sheikh Abou Bakr Al Barqani au sujet du voyage, de même que tu liras dans cet ouvrage qu’on a rapporté d’Ahmed Ibn Hanbal qu’un homme était venu lui demander :  “De qui considères tu que je doive écrire le hadith ?” il lui répondit : “Va et rend toi auprès d’Ahmed Ibn Youssouf, il est certes le Sheikh Al Islam”. Kitab Ar Rihla fi Talabi l Hadith, n.18  – De même qu’il fut rapporté de Ma’mar : “Ayyoub me dit : si tu dois voyager vers quelqu’un, alors rend toi auprès d’Ibn Taouss, sinon reste ici à t’occuper de ton commerce”. Kitab Ar Rihla fi Talabi l.Hadith , n.19

→ Troisièmement : L’étudiant doit se préoccuper de multiplier les matières scientifiques qu’il acquiert de même que d’augmenter le nombre de ce qu’il écoute et qui n’est pas en sa possession parmi les chaines de transmission ainsi que les textes, et doit faire prévaloir cela sur le fait d’avoir un nombre conséquent d’enseignants.

A ce sujet, Al Hafidh Ibn Hajar a dit dans Sharh an Noukhba : “Puis il voyage et ce dernier lui permet d’acquérir ce qu’il ne possédait pas, que son attention soit portée sur le fait de multiplier ces écoutes plus que sur le fait de multiplier le nombre de shouyoukhs chez qui il prend la science.”

Et également dans l’ouvrage Sharh ash sharh  : “Son attention doit porter sur cela, il est nécessaire que sa préoccupation soit de multiplier l’écoute du hadith plus que l’attention portée à avoir beaucoup de shouyoukhs, c’est à dire les chaînes de transmissions, car le but fondamental ce sont les textes et leurs applications et pas le simple fait de les rapporter, de même qu’il est possible qu’il ait besoin de multiplier les voies de transmission pour parfaire et corriger les textes et leur mise en application.”

→ Quatrièmement : L’étudiant doit également veiller à la révision avec les savants vérificateurs et authentificateurs afin de lui permettre d’être fermement ancré dans la science et de plonger dans ses profondeurs.

Ceci en leur présentant ce à quoi il est parvenu comme différents avis et afin de faire la lumière sur ce qui pourrait lui poser problème.

Il expose donc cela aux savants  connus pour la vérification et la précision, il leur expose ce qu’il a rencontré comme problèmes et difficultés.

Il en sortira donc avec de nouveaux avis qui accentueront son enracinement et lui permettra de lever le voile sur ce qui lui posait problème. Et ceci est un bénéfice important par lequel le savant parfait sa condition et par lequel il prend du poids.

Il convient de ne pas négliger cela et qu’il multiplie le nombre d’enseignants vers qui il peut revenir pour leux exposer ces cas si la situation l’implique. De même que le chercheur doit multiplier le fait de revenir vers les sources scriptuaires […]

→ Cinquièmement : Veiller à adopter les bienséances générales relatives au voyage, qui doivent être observées par chaque voyageur et plus particulièrement celui qui voyage dans le but d’acquérir la science ou obtenir quelconque bien, celui là doit à plus forte raison se parer de ces comportements.

Parmi les plus éminents d’entre eux : la constance dans l’observation des actes d’obéissance et d’adoration ainsi que l’évocation et le rappel d’Allah, se montrer généreux en dépensant de ses biens puis le fait de supporter la fatigue du voyage, de la route et faire montre de patience envers ses compagnons de voyage et tout un tas d’autres bienséances et sounans au sujet desquelles nous ne nous étendrons pas ici, nous voulions simplement appuyer le fait de les adopter car elles ont une grande influence sur l’âme, lui permette d’être guidée sur la droiture et lui fait acquérir de grandes vertus, à tel point que bon nombre de grands savants voyageaient afin de lutter contre les mauvais penchants de leurs âmes en vue d’atteindre ces qualités.

Imam Al Khattib Al Baghdadi / intro. Kitab Ar Rihla fi Talabi’l Hadith
traduit par SalafIslam.fr

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