Il se peut que vous détestiez quelques choses alors que c’est un bien pour vous – Ibn Al-Qayyim


Il se peut que vous détestiez quelques choses
alors que c’est un bien pour vous

Ibn Al-Qayyim

 

 

Allah سبحانه و تعالى dit :

وَعَسَىٰٓ أَن تَكْرَهُوا۟ شَيْـًۭٔا وَهُوَ خَيْرٌۭ لَّكُمْ ۖ وَعَسَىٰٓ أَن تُحِبُّوا۟ شَيْـًۭٔا وَهُوَ شَرٌّۭ لَّكُمْ ۗ وَٱللَّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ

Il se peut que vous détestiez quelque chose alors que c’est un bien pour vous. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est néfaste. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.
Sourate Al-Baqarah, v.216.

Dans ce verset se trouvent des sagesses, des secrets et de nombreux intérêts pour le serviteur. En effet, si ce dernier sait qu’une chose détestable peut engendrer un bien, et qu’une chose aimée peut engendrer un mal, il saura qu’il n’est pas à l’abri d’un dommage qu’engendrerait un événement heureux, de même qu’il ne désespérera pas de voir un événement heureux résulter d’une situation dommageable, étant donné qu’il ignore la tournure que peuvent prendre les événements. En effet, Allah سبحانه و تعالى connaît l’issue de toutes les situations, chose que le serviteur ignore, ce qui implique les choses suivantes :

Premièrement : Rien n’est plus bénéfique pour le serviteur que de se conformer aux ordre d’Allah même si au début cela peut paraître difficile.
En effet, les conséquences de l’obéissance ne sont que bien, bonheur, plaisir et joie, et ce même si l’âme répugne à obéir, car cela est mieux pour elle et plus bénéfique.
D’un autre côté, rien n’est plus néfaste au serviteur que de transgresser les interdits, même si son âme a de l’incitation pour le péché et le désire, car les conséquences du péché ne sont que douleurs, tristesse, maux et malheurs.

Or, une des particularités de la raison humaine est d’accepter de supporter une douleur bénigne dans le but d’atteindre un plaisir intense et un bien prolifique. De même qu’elle est prête à éviter de succomber à un plaisir bénin en raison de l’intense douleur et du mal infini qu’il peut engendrer.

La vision de l’ignorance se limite aux prémices sans s’attarder sur les conséquences.
Quant au sage avisé, il scrute constamment les conséquences des actes par-dessus le voile de leurs  prémices. Il aperçoit donc, au-delà de ce voile, les conséquences bénéfiques ou néfastes de tel ou tel acte. Ainsi, il verra  que les interdits sont comparables à un met délicieux mélangé  à un poison mortel.

Toutes les fois que la recherche du plaisir le pousse à y goûter, le poison s’y trouvant l’en dissuade. Il considérera que les ordres sont un antidote dont le goût est désagréable, mais menant au rétablissement et à la guérison.
Toutes les fois que l’aversion qu’il a pour son goût  le dissuade de prendre ce remède, les bienfaits qui s’y trouvent l’incitent à le consommer.

Néanmoins, ces considérations nécessitent un surplus de connaissances par lesquelles les conséquences se distingueront des prémices. Elles nécessitent aussi une forte patience permettant à l’âme de s’habituer à supporter les difficultés jalonnant sa route qui le mènera au but.
Si le serviteur perd patience et certitude, il ne pourra pas atteindre son but.
Si sa certitude et sa patience se renforcent, toutes les difficultés lui paraîtront faciles à supporter, car il recherche par là le bien et le plaisir éternels.

Deuxièmement : Un des secrets du verset susmentionné est qu’il implique que le serviteur confie ses affaires à Celui qui connaît les conséquences de toute chose, se satisfait de ce qu’Allah سبحانه و تعالى choisit et décrète pour lui, en raison de l’issue heureuse qu’il espère.

Troisièmement :
→  Le serviteur ne doit pas chercher à devancer Allah سبحانه و تعالى dans ses choix, et ne doit pas faire de choix avant de L’avoir consulté.
Il ne doit pas demander des choses au sujet desquelles il n’a aucune science, car il se pourrait qu’elles lui causent des préjudices fatals sans qu’il ne le sache.
Le serviteur ne doit donc pas faire de choix sans avoir consulté Allah, mais doit plutôt l’implorer pour qu’Il l’aide à faire le bon choix et accepter ensuite le choix d’Allah.
Rien n’est plus bénéfique pour lui que cela.

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Extrait tiré du livre :

Les Méditations

Écrit Par Ibn Al-Qayyim

Pages 215/216 – Éditions Tawbah

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Note 5/5 ⭐⭐⭐⭐⭐ (selon 11 avis)


Retranscription autorisée par l’édition Tawbah.

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